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La communication non violente

La communication non violente

Les clés pour des relations sociales harmonieuses

par Ovega

Colères, disputes, propos agressifs et montées dans les tours : vous avez probablement déjà connu une situation dans laquelle la communication s’est mal passée. Lors d’une altercation, il est souvent difficile de communiquer efficacement : vous avez naturellement l’impression que le problème ne vient pas de vous et il en va de même pour votre interlocuteur. De fil en aiguille, la conversation peut générer des propos blessants et placer les deux personnes sur la défensive. 

Les principes de la communication non violente ont pour objectif de vous permettre d’exprimer vos besoins sans rentrer dans le jugement ou manquer de respect. Elle consiste à construire une démarche bienveillante en jouant sur l’empathie. En les appliquant, vous réussirez à entretenir des relations plus harmonieuses tout en étant capable d’exprimer vos besoins et vos limites.

Attention la communication non violente n’a pas pour objectif de supprimer les conflits et les oppositions, ceux-ci sont nécessaires pour faire vivre la diversité des opinions : elle propose une méthode pour communiquer dans le respect de tous, même (et surtout) en cas de conflits.

Les 4 principes de la communication non violente

Observations, Emotions, Besoins, Demande : voilà les 4 étapes d’une communication non violente réussie.

Observation 

Commencez par présenter les faits sur lesquels vous souhaitez échanger, avec la plus grande neutralité. Présentez uniquement les faits que vous voulez aborder sans porter de jugement, sans rajouter d’autres informations subjectives. Vous lancez ainsi la conversation sur des bases saines, qu’aucun d’entre vous ne pourra nier.

Émotions

Exprimez ensuite ce que l’observation vous a fait ressentir. Il est important de bien parler à la première personne du singulier ici (“je”) : vous exposez la façon dont vous avez réagi et vos émotions, sans jugement sur les éventuelles émotions ou intentions de l’autre. À ce stade l’objectif est de faire comprendre à votre interlocuteur la cause du problème, d’une façon qu’il ne pourra pas nier et qui ne le blessera pas, car vous prendrez soin de souligner le caractère personnel de vos émotions, dont vous êtes seul responsable.

Besoin

Il s’agit probablement de l’étape la plus délicate. Si une situation vous a causé des émotions négatives, c’est qu’elle va à l’encontre de certains de vos besoins essentiels (besoin de sécurité, besoin de se sentir aimé…). Identifiez les causes qui vous ont amené à éprouver ces émotions, puis exprimez le besoin qui en découle. Cela permettra de bien faire comprendre à votre interlocuteur ce qu’il doit faire ou éviter afin de garder une relation sereine.

Le besoin n’est pas toujours facile à déterminer et peut se trouver dans des aspirations profondes, des motivations personnelles, des problèmes de longue date. Trouvez quel est votre besoin, et exprimez-le.

Demande

Pour terminer, formulez votre demande sous un format bienveillant et ouvert. C’est le moment où vous proposez à votre interlocuteur de réaliser des actions pour corriger la situation et où vous échangez avec lui sur le sujet : il s’agit bien de demandes, et non pas d’exigences. Il est important à ce stade de garder l’esprit ouvert à ses retours, de rester à l’écoute et de s’efforcer de trouver des solutions ensemble. La conversation se poursuit alors dans un cycle Observations-Émotions-Besoins-Demandes.

Un exemple

Rien de vaut un exemple pour illustrer les quatres principes que nous venons de voir. Nous allons pour cela prendre une situation un peu cliché, mais qui aura le mérite de parler à tous : dans un couple, l’un des partenaires rentre tard à répétition, ce qui agace l’autre. Il est temps, après plusieurs semaine, de désamorcer le conflit : 

  1. Observations : “Camille, cela fait plus de 3 semaines que tu rentres après 21h tous les soirs en semaine”. Pas de jugement, on présente les faits de façon objective.
  2. Émotions : “Non seulement cela m’inquiète que tu rentres aussi tard, mais en plus cela me donne l’impression que tu me caches quelque chose : relations cachée, problèmes de travail, dépression. Ça m’inquiète encore plus”. Remarquez ici que tout est exprimé à la première personne et aucun jugement n’est fait ! On exprime que la situation nous donne une impression, sans préjuger de son bien-fondé ou non.
  3. Besoin : “Tu me manques et j’ai besoin de passer plus de temps avec toi car je traverse une période difficile au travail. J’ai aussi besoin d’avoir plus de transparence entre nous pour me sentir à l’aise dans notre relation”. Une fois le besoin exprimé, votre interlocuteur comprendra mieux votre réaction.
  4. Demande : “Est-ce que tu peux m’expliquer pourquoi tu rentres si tard et est-ce qu’on peut prévoir ensemble des jours où tu rentreras plus tôt ?”.

À ce stade, votre interlocuteur ne peut pas nier les propos que vous avez tenus : vous n’avez fait que décrire la situation et exprimer votre propre ressenti. La conversation doit alors se tourner vers ses ressentis à lui et ses propres besoins afin de trouver un compromis. Pour que le tout fonctionne, il est donc nécessaire que les deux interlocuteurs soient dans une démarche bienveillante et à l’écoute. 

Pour bien démarquer les bienfaits de la démarche, on peut donner un exemple à ne pas reproduire dans la même situation mais qui pourrait facilement venir à l’esprit (et qui vient facilement à celui des scénaristes hollywoodiens) :

Camille depuis plusieurs semaines tu rentres tard ! Je ne sais pas ce que tu magouilles, si tu vois quelqu’un d’autre ou si tu me caches [“encore” peut se placer ici en bonus] des problèmes, mais je veux que ça change !

Pourquoi cette formulation pose problème : 

  • Vous émettez des jugements sur les intentions de l’autre, ici sur des mauvaises intentions qu’il pourrait avoir. Quand bien même elles seraient avérées, elles placeront l’interlocuteur sur la défensive et peuvent être niées, ce qui discrédite votre demande.
  • Votre demande ne formule pas clairement votre besoin. Vous risquez donc d’avoir du mal à trouver un compromis entre vous car les besoins respectifs ne sont que mutuellement devinés.
  • Vous exigez, au lieu de demander et de chercher une solution à deux.

La communication non-violente, sans être une recette miracle, vous permettra de mieux communiquer avec votre entourage et de mieux avancer dans l’accomplissement du deuxième principe éthique de la permaculture : Prendre soin de l’Homme