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Comprendre la permaculture

S’adapter aux animaux en permaculture

S’adapter aux animaux en permaculture

Les animaux sont essentiels au jardin, surtout s’il est en permaculture

par Ovega

Nous souhaitons tous avoir des abeilles dans notre potager ou pouvoir repousser les attaques de pucerons sans pesticides. Les animaux font partie intégrante de nos jardins : tantôt nuisibles, tantôt amis, nous vous proposons ici une approche alignée sur les principes de la permaculture.

Accepter la présence des animaux

C’est la première étape pour se placer dans une bonne démarche de permaculture. Tous les insectes, rongeurs, oiseaux et autres animaux font partie de l’écosystème de votre jardin. Lutter contre eux, c’est lutter contre la nature : vous avez perdu d’avance.

Apprenez donc à redevenir amis avec la biodiversité de votre territoire. Acceptez que des pucerons vivent dans vos rosiers, que des limaces rampent entre vos laitues. C’est bien grâce à l’ensemble de ces être vivants, qui constituent l’écosystème dans sa globalité, que vos récoltes sont possibles. Acceptez alors qu’ils prennent leur part de la production et partagez avec eux le fruit de ce travail collectif.

À cet effet, nous vous recommandons de toujours placer en bordure de votre potager ou jardin des plantes appréciées par les « ravageurs  » locaux. Elles leur serviront de goûter et les maintiendront à l’écart de vos plantes. Il vous faudra pour cela appliquer le premier principe de la permaculture (« Observer et Interagir ») afin de comprendre quels sont les animaux présents sur votre territoire, et tester différentes plantes qu’ils apprécient pour trouver le meilleur équilibre.

La présence de pucerons, si elle est maîtrisée, est une opportunité pour les coccinelles et les fourmis.

Pour autant, certains animaux peuvent se montrer particulièrement gourmands ou envahissants et votre objectif n’est pas de travailler uniquement pour nourrir les insectes de votre jardin. Voici quelques méthodes de conception qui se basent sur les plantes et leurs interactions avec les animaux pour mettre en place une protection naturelle.

Se débarrasser d’un ravageur avec les plantes

De nombreuses plantes peuvent attirer ou repousser certains animaux avec divers degrés d’intensité. Logiquement, les animaux qui consomment une plante vont être attirés par son odeur tandis que d’autres végétaux, toxiques pour eux, ont tendance à les éloigner. Le compagnonnage de plantes permet de jouer sur ces phénomènes pour choisir d’attirer ou de repousser des animaux ciblés.

Pour se débarrasser d’un ravageur, trois stratégies existent :

  • Planter des espèces qui repoussent naturellement le ravageur ;
  • Planter des espèces qui attirent ses prédateurs ;
  • Planter des espèces en bordure du jardin qui attirent fortement le ravageur en question.
Les chenilles, malgré leur beauté, ont donné du fil à retordre à plus d’un jardinier !
Muraille répulsive

La première méthode est la plus directe : plantez des plantes qui éloignent le ravageur en question pour qu’il préfère aller voir ailleurs. Nombre de plantes ont des propriétés (notamment leur odeur) qui perturbent les pistes olfactives des animaux ou qui les repoussent naturellement : autant s’en servir. Pour trouver des plantes répulsives, consultez la liste des animaux de l’application depuis la page d’accueil : vous trouverez pour chaque animal la liste des plantes connues qui les repoussent. Les aromatiques, grâce à leur forte odeur sont très efficaces dans ce domaine.

Bien que cette méthode soit utile pour maintenir les ravageurs éloignés de vos plants, elle n’est pas infaillible et surtout elle est difficile à mettre en place une fois qu’ils sont déjà installés.

Attirer des soldats

La seconde méthode correspond à la force défensive du jardin : il ne s’agit pas de repousser le ravageur mais d’attirer ses prédateurs pour contre-attaquer. Cette méthode peut être efficace si votre jardin est régulièrement envahi par un ravageur particulier, malgré la mise en place de plantes barrières.

On peut noter par exemple le tabac qui libère des phéromones attirant des coccinelles lorsque ses feuilles sont mangées par des pucerons : merveilleux exemple de symbiose ! Ajouter un pied de tabac permet alors à votre jardin de se défendre si les barrières olfactives n’ont pas suffit à détourner les pucerons.

Le grand sacrifice

La troisième et dernière méthode que nous présentons consiste à sacrifier des plantes pour détourner l’attention du ravageur de celles que vous souhaitez protéger. En plantant en bordure du jardin une plante qui attire fortement le ravageur, il se concentrera en priorité sur cette dernière et délaissera les autres. Lorsque la plante sacrificielle est infestée, il suffit alors de l’arracher et de s’en débarrasser pour réduire la pression sur l’ensemble du jardin.

Un exemple connu est celui de la capucine : les pucerons raffolent de cette fleur. Plantez-en en bordure de vos potagers ou jardins et elles serviront d’aimants à pucerons, protégeant ainsi leurs voisines ! Mais dans ce cas ne vous attachez pas trop à vos capucines…

Sur l’application, les plantes attirant très fortement les ravageurs sont mises en valeur par la mention « Peut servir de plante sacrificielle » ou « Forte attraction ».

Si vous avez recours aux plantes sacrificielles, nous vous recommandons de placer également des pièges naturels au même endroit pour éviter que le ravageur ne se reproduise trop vite ! Par exemple une demi-bouteille avec un fond de bière pour les limaces.

Maximiser la biodiversité

La stratégie ultime de protection que le compagnonnage de plantes peut apporter est une combinaison de ces trois stratégies : votre jardin devient alors extrêmement robuste et peut se défendre contre une multitude de ravageurs, tout en laissant les autres animaux prospérer librement (contrairement aux pesticides).

Cette stratégie repose sur la présence de plusieurs plantes différentes et s’appuie donc directement sur le 10ème principe de conception de la permaculture : « Utiliser et valoriser la biodiversité ».

Attirer un animal avec les plantes

Vous pouvez avoir envie d’attirer certains animaux pour améliorer votre production ou simplement pour augmenter la biodiversité de votre jardin. C’est notamment les cas des abeilles, très efficaces dans la pollinisation des fleurs.

Là encore, l’utilisation des plantes peut s’avérer très efficace ! Rendez-vous dans la fiche de l’animal que vous voulez attirer, choisissez une ou plusieurs plantes qui l’attirent et plantez-les.

Assurez-vous également que vous n’avez pas déjà planté des espèces qui le repoussent. Si c’est le cas, tentez de compenser par l’organisation spatiale de votre jardin, en créant des zones distinctes, ou en jouant sur la quantité de l’une ou l’autre des plantes.