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Les matériaux biosourcés

Les matériaux biosourcés

Quand la nature s’invite dans le bâtiment

par Amélie Cazette

Les matériaux biosourcés sont les matériaux d’origine biologique, issus aussi bien de la flore comme le bois, que de la faune comme la laine de mouton. 

L’utilisation de ces matériaux dans le secteur de la construction ne date pas d’aujourd’hui. Depuis la Préhistoire, l’Homme utilise des matériaux issus de son environnement direct, comme le bois, pour construire son habitat. Cependant, avec l’ère industrielle et le développement de techniques de construction de masse utilisant le béton et l’acier, ces matériaux ont été relégués au second plan. 

Aujourd’hui, avec le réchauffement climatique et la nécessité de diminuer l’impact de l’homme sur son environnement, ils font leur réapparition sur les chantiers. Ils sont aussi bien utilisés comme isolants que comme matériaux de structure.

Voici un exemple de l’utilisation du bambou comme matériau de structure dans la construction d’un bâtiment en Colombie, ou de l’utilisation d’algues marines pour isoler une maison au Danemark.

Simon Velez – Structures en bambou 
Danemark – Isolation par algues marines 

On notera que les matériaux biosourcés sont généralement utilisés à proximité de leur lieu de production : l’avantage de ces matériaux réside dans leur diversité. Aussi, si vous habitez dans le Jura, isoler votre maison avec des algues sera nettement moins pertinent que de le faire avec de la sciure de bois. Comme en permaculture, il faut toujours s’adapter au contexte local afin d’utiliser les matériaux les plus intéressants.

Quels avantages ?

Ces matériaux ont deux grands avantages. 

Le premier concerne leur faible impact environnemental comparé aux matériaux de construction « classique » : 

  • Ils sont généralement renouvelables ;
  • Ils peuvent permettre de stocker du CO2 ;
  • Ils peuvent faciliter la régulation hygrothermique et diminuer les nuisances sonores causées par l’activité humaine ;
  • Ils favorisent le développement économique local et participent à la revitalisation des territoires.

Le second concerne la multitude d’utilisations possibles dans le domaine de l’architecture et de la construction :

  • Certains servent de matériaux porteurs ou de remplissage comme le bois, le bambou ou le béton de chanvre (https://fr.wikipedia.org/wiki/Brique_de_chanvre) ;
  • D’autres servent d’isolants comme la laine de bois, la paille ou le chanvre ;
  • Enfin, ils peuvent servir d’enduits comme la chaux-chanvre par exemple.

Notons que d’après l’entreprise Karibati, spécialisée dans les matériaux de construction biosourcés, il y a suffisamment de ressources dans la région Auvergne-Rhône-Alpes pour subvenir à 90 % des besoins du marché : ces matériaux sont très loin d’être négligeables ! 

Quel potentiel ?

Aujourd’hui, plus d’un tiers des émissions de CO2, de la consommation d’énergie et de la production de déchets des pays développés sont issus du secteur de la construction (d’après l’entreprise Karibati) : les enjeux sont donc énormes ! En face, bien que les matériaux biosourcés tels que la paille soient disponibles en grande quantité, il sont trop peu utilisés. Par exemple, en utilisant seulement 5 % de la paille qui est aujourd’hui retournée dans le sol, on peut isoler près de 500 000 logements français par an.


Pour en savoir plus n’hésitez pas à allez voir le site : https://www.mooc-batiment-durable.fr/ !

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La lacto-fermentation

La lacto-fermentation, une technique écologique à (re)découvrir

par Aliénor Glaizal

La fermentation lactique ou lacto-fermentation est une technique de conservation des aliments qui utilise les propriétés des bactéries (autrement dit des ferments) lactiques présents naturellement sur les feuilles et les racines des légumes. En gros, c’est avec ça que l’on fabrique la choucroute.

Ces ferments vont, une fois le légume mis dans le récipient de fermentation à l’abri de l’air, utiliser les sucres disponibles pour produire l’énergie qui servira à leur reproduction. Donc, s’ils sont assez nombreux au départ et si les légumes sont assez riches en sucres, ils vont se multiplier et progressivement coloniser tout le milieu. Ce faisant, ils produisent de l’acide lactique et de la vitamine C qui vont assurer la qualité sanitaire de la conserve en faisant baisser le pH, ce qui rend le produit inhospitalier pour la plupart des autres micro-organismes et évite la colonisation par des pathogènes.

Autrefois, on considérait que cette technique de conservation reposait sur l’utilisation du sel, ce qui explique la teneur en sel extrêmement élevée de certaines recettes traditionnelles de choucroute ou de conserves de haricots. En réalité une faible quantité de sel suffit (1 % du poids des légumes) car il sert surtout à éviter que des moisissures ne s’installent dans le légume pendant que les ferments lactiques prennent connaissance de leur milieu avant de s’y reproduire.

La lacto-fermentation présente de nombreux avantages :

  • Elle n’utilise pas de ressources énergétiques : pas de cuisson, pas de stérilisation du matériel ni des conserves, pas de réfrigération ni de congélation. C’est donc une méthode écologique, sans compter les économies de temps et d’argent qu’elle permet !
  • Elle met en valeur les légumes cultivés dans des sols vivants, puisqu’elle tire parti des bactéries lactiques qui s’y trouvent et y colonisent les légumes.
  • Elle enrichit notre flore intestinale et nous rend moins sensibles aux maladies tout en nous offrant un meilleur confort digestif. Les ferments lactiques sont en effet des probiotiques naturels.
  • C’est une formidable opportunité de diversification alimentaire car elle nous ouvre tout un nouveau monde de saveurs… 😋
  • Enfin, elle nous permet de réduire le nombre de passages en magasin et de disposer de légumes au top de leur apport nutritionnel et faciles à accommoder en cuisine.

En nous rendant plus autonomes sur nos apports alimentaires et compétents dans la création d’écosystèmes vertueux, elle nous aide à assurer les conditions de notre bonne santé.

Une recette pour finir ?

Salade de betteraves quasi-prête à l’emploi

Pour cette recette, vous aurez besoin de :

  • 1,5 kg de betteraves rouges bio fraîchement récoltées si possible ;
  • Du gros sel gris non raffiné ;
  • 1 cuillerée à soupe de graines de fenouil ;
  • 4 gousses d’ail ;
  • 2 L d’eau de source ou d’eau du robinet déchlorée (bouillie puis refroidie, ou filtrée, ou mise à évaporer quelques heures).

Voici les différentes étapes à suivre :

  1. Retirez la peau du collet des betteraves (elle est grise, dure et un peu amère) mais laissez celle, toute fine, du bas des légumes (celle qui est en terre) ; retirez aussi les parties abîmées et les radicelles.
  2. Dépoussiérez rapidement les betteraves dans 1 L d’eau de source ou d’eau déchlorée.
  3. Taillez-les en petits dés, en bâtonnets, ou en tranches très fines.
  4. Pesez les betteraves taillées et ajoutez 1 % de leur poids en sel (10 g de sel pour 1 kg de légumes par exemple). Brassez rapidement.
  5. Ajoutez les graines de fenouil et les gousses d’ail épluchées et coupées en deux.
  6. Mettez le tout dans un bocal type Le Parfait pour stérilisation avec joint en caoutchouc et ajoutez de l’eau jusqu’au bord.
  7. Fermez le bocal en vérifiant que rien n’empêche l’étanchéité (comme une graine de fenouil posée sur le rebord 😉). Posez-le dans une assiette creuse car il va déborder !
  8. Laissez travailler à température ambiante pendant 4 à 6 mois selon la température de la pièce et la taille des morceaux. Il est possible de remiser le bocal dans une pièce plus fraîche au bout d’une semaine. A la fin, les betteraves doivent avoir la consistance de betteraves « cuites mais pas trop » et le goût du cru a disparu.
  9. Dégustez-les arrosées d’huile de noix, avec du persil, ou intégrez-les dans une salade de lentilles.

Besoin d’infos, de conseils, envie d’apprendre en groupe ?

Contactez-moi via le site www.alienor-lacto.fr

Bonnes expériences !