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Une journée avec les orties

Une journée avec les orties

À l’occasion de la journée de la Terre 2021, nous avons préparé une sélection d’articles et de vidéos pour célébrer l’événement en vous apportant connaissances et inspiration. Tous ensemble, fêtons la journée de notre maison !

Les orties sont des plantes bien connues : nous sommes nombreux à en avoir fait la connaissance étant enfants, en jouant dans la forêt ou dans un jardin ! Surtout réputées pour leurs effets urticants, les orties sont également pleines de surprises : en soupe, en purin ou même à manger fraiche, voici quelques vidéos pour découvrir l’ortie.

Mais dis-donc Jamy, pourquoi ça pique une Ortie ?

Commençons par mieux comprendre pourquoi l’ortie pique autant, et qui de mieux pour répondre que Jamy, via sa chaine YouTube « Jamy – Épicurieux » ! Dans cette vidéo vous apprendrez quels sont les mécanismes qui créent la sensation de piqure chez les orties, comment vous pouvez en goûter fraîches (à faire avec beaucoup de précaution!) et vous trouverez même une recette de soupe aux orties !

Le purin d’ortie

Le purin d’ortie est un classique du jardinage, et ce n’est pas étonnant étant donné tous ses avantages :

  • Il est un engrais naturel riche en azote, qui va favoriser la croissances des végétaux et les rendre plus résistants aux maladies
  • Il s’agit d’un insecticide naturel qui va donc agir contre certaines insects et protéger vos plantes
  • Il permet d’accélérer la décomposition d’un compost !

Attention toutefois, le purin d’orties n’est pas un produit miracle et nécessite d’être utilisé avec précaution, au risque de faire plus de mal que de bien à votre potager et à la biodiversité de votre jardin.

Il existe de nombreuses recettes pour faire des purins d’ortie, nous avons sélectionné pour vous une vidéo de Mon Potager Plaisir, qui n’est pas la plus simple à réaliser mais vous apportera un purin de qualité. Elle s’adresse donc aux plus motivés d’entre vous !

Voici également la vidéo sur la fabrication d’une cuve à fermentation maison :

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Le mulch

Le Mulch

Tout savoir sur son utilisation en permaculture

Par Ovega

En vous intéressant à la permaculture, vous entendrez souvent parler de la technique du mulch. Mais qu’est-ce que c’est et pourquoi est-ce intéressant ? 

Le mulch consiste à recouvrir le sol d’une couche de matière qui vient protéger la terre. Cette couche peut être composée de matière vivante comme de l’herbe, organique comme des feuilles mortes ou inorganique comme du gravier. 

Cette technique est issue de l’observation de la nature (1 er principe de conception) où les sols fertiles sont très rarement nus. Que ce soit dans les forêts ou les prairies, il y a toujours une couche de protection sur le sol, contrairement à nos potagers « classiques » dans lesquels on chasse le moindre brin d’herbe et où la terre est à l’air libre.

Le much apporte de nombreux avantages : limitation de l’érosion, meilleure conservation de l’humidité, apport de nutriments dans le sol… mais aussi quelques inconvénients tels que l’attraction des limaces ou une terre plus fraîche au printemps et donc moins propice à la germination. Comme chaque mulch a des effets différents, il est nécessaire de bien le choisir et de déterminer le moment idéal pour son installation afin de diminuer les effets non désirés.

Le paillage est une forme de mulch utilisant de la paille comme matière principale.

Voici quelques exemples de mulchs organiques et ce qu’ils apportent au sol.

La paille

Elle est efficace contre les plantes pionnières en les empêchant de se développer. Elle est perméable à l’air et à l’eau donc elle ne dégrade pas la santé du sol mais elle n’apporte pas beaucoup de nutriments.

La fougère

Elle est efficace contre les plantes pionnières en les empêchant de se développer. Elle est perméable à l’air et à l’eau donc elle ne dégrade pas la santé du sol mais elle se décompose très rapidement sans apporter beaucoup de nutriments.

La tonte de gazon

Elle est efficace contre les plantes pionnières en les empêchant de se développer. Elle apporte rapidement des nutriments au sol mais l’épaisseur est difficile à maîtriser pour que le mulch reste perméable à l’eau et à l’air : en abuser peut dégrader le sol et en mettre trop peu ne servira à rien.

Les feuilles mortes

Elles sont efficaces contre les plantes pionnières en les empêchant de se développer. Elles sont également perméables à l’air et à l’eau donc elles ne dégradent pas la santé du sol et elles lui apportent rapidement des nutriments.

Le BRF

Le BRF (Bois Raméal Fragmenté) protège très efficacement le sol des intempéries tout en apportant des nutriments sur la durée.

Les engrais verts

Un article leur sera spécifiquement consacré car ils sont nombreux et parfois très différents.

En général, ils protègent efficacement le sol des intempéries, lui apportent progressivement des nutriments et ont tendance à améliorer la micro-faune.

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10 idées pour une fête zéro déchet par Minuit fée

10 idées pour organiser une fête zéro déchet !

par Minuit Fée

Aujourd’hui, organiser une fête, c’est bien souvent acheter des produits festifs à usage unique, jetables et polluants : serviettes et guirlandes en papier, ballons de baudruche, assiettes en carton, etc. La plupart de ces produits sont jetés quelques heures après avoir été déballés, et sont source de gaspillage et pollution. Prenons l’exemple des ballons de baudruche : des milliards de ballons sont produits chaque année dans le monde. Saviez-vous que les fragments de ballons font partie du top 10 des déchets que l’on trouve sur le littoral ?

Mais alors comment organiser une fête plus responsable ? Voici 10 idées simples, faciles, et sans déchet pour ne pas gâcher la fête !

1. Confectionner ses propres cartes d’invitation

Le secret d’une carte d’invitation réussie ? Misez sur la personnalisation, la récup’ et le fait-maison :

  • Prenez des feuilles blanches ou colorées pour la base de votre carte. Pourquoi ne pas piocher dans de vieux cahiers ?
  • Découpez des mots, des formes, des motifs dans des magazines, des journaux, ou encore des chutes de tissus, et collez-les sur votre carte. En plus, chaque carte sera unique !
  • Donnez du volume à votre carte avec des ficelles, des rubans, des plumes ou encore des boutons.
  • A vos pinceaux (et crayons de couleur) : dessinez, tout simplement !

Sinon, vous pouvez opter pour un format dématérialisé à envoyer par email. Il existe des templates prêts à l’emploi sur Canva par exemple : 5 à 10 minutes chrono !

2. Prévenir ses invités

N’hésitez pas à mentionner à vos invités votre démarche zéro déchet, en les invitant à jouer le jeu pour l’occasion ! 

Voici un exemple de formulation simple et efficace que vous pourriez ajouter à une carte d’invitation pour enfant :

« Je fais du zéro déchet, alors si tu souhaites me faire un cadeau, tu peux m’offrir un cadeau fait-maison ou de seconde main, ou encore une « expérience » à partager ! Et pour l’emballage, du tissu ou du papier journal seront parfaits ! »

3. Privilégier des emballages cadeau zéro déchet

Voici 3 astuces pour des emballages plus responsables :

  • Utilisez des chutes de tissus, en suivant des techniques de pliage comme le Furoshiki.
  • Emballez vos cadeaux dans des vieux journaux, magazines ou encore cartes routières.
  • Conservez tout simplement les emballages cadeaux que vous recevez pour les réutiliser !

4. Et les cadeaux ?

Pourquoi ne pas offrir un cadeau dématérialisé ? Une expérience, un moment de qualité à partager, et du temps : concert, spectacle, ciné, bowling, accro-branche, ou tout simplement un pique-nique au parc !

Autre possibilité : optez pour un cadeau fait-main. On sort l’huile de coude, et c’est parti ! Couture, bricolage, dessin, cuisine…

Osez le cadeau d’occasion : les sites de revente d’occasion et les boutiques de seconde main sont de véritables cavernes d’Ali Baba !

Si vous souhaitez offrir un cadeau « neuf », mais écologique, vous pouvez opter pour un objet éco-responsable et éthique (eco-friendly, local, français, fabriqué avec des matériaux recyclés et recyclables par exemple), ou un indispensable du zéro déchet : une jolie gourde en inox, une pochette à goûter ou encore des jouets en bois.

5. Choisir du linge de table et des décorations en tissu

Remplacez l’éternel rouleau d’essuie-tout ou les serviettes en papier par de vraies serviettes, en tissu ! C’est joli, qualitatif, et beaucoup plus agréable !

Voici une sélection de guirlandes, ballons, linge de table et déguisements zéro déchet, en tissu, fabriqués en France : allez voir sur Minuit Fée.

Vous pouvez même suivre quelques tutoriels de pliage de serviettes pour donner du volume à votre table. 

6. Surprendre avec des glaçons aromatisés

Au lieu de décorer les verres avec des pailles ou des mini parasols en papier, voici une chouette idée pour surprendre ses invités : personnalisez des glaçons ! En plus de l’eau, ajoutez dans votre bac à glaçon la « surprise » (fruits, herbes aromatiques, sirop, etc.), et placez 4 ou 5 heures au congélateur. C’est fini !

7. Les SOS bocaux, vous connaissez ?

Ce sont des kits prêts à l’emploi pour réaliser des gâteaux ou des biscuits par exemple. Ces kits tout prêts se présentent sous la forme de bocaux en verre que vous pouvez préparer vous-même. Il suffit de déposer tous les éléments secs dans un bocal – en les empilant selon l’ordre d’utilisation – et de noter la recette sur un morceau de papier à nouer ou à coller au bocal. Pour aller encore plus loin, vous pouvez acheter les ingrédients en vrac.

C’est une super idée de cadeau gourmand DIY à offrir – d’autant plus que vous partagez par la même occasion « votre recette » – mais aussi une bonne pratique que l’on peut mettre en place au quotidien : prévoir dans son placard quelques bocaux de kits tout prêts (crêpes, cookies, ou encore brownies) à dégainer pour les anniversaires !

8. Fabriquer ses confettis !

Il n’y a rien de plus simple que des confettis DIY ! Il suffit de s’armer d’une perforatrice… et de patience !

Oui, mais on perfore quoi, au juste ? On évite le papier ! On perfore plutôt des feuilles (feuilles mortes, ou non) et des fleurs (fleurs séchées, ou non), c’est biodégradable et ça ne pollue pas ! 

Il existe même des perforatrices « fantaisie », pour des formes plus originales (cœurs, fleurs, étoiles, etc.).

9. Louer sa tenue pour l’occasion

Il existe aujourd’hui des services de location de jolies marques de mode et prêt-à-porter : des sites en ligne spécialisés mais aussi des boutiques indépendantes.

La location revêt de multiples avantages :

  • Favoriser l’économie circulaire et le réemploi ;
  • Permettre de se renouveler à moindre impact ;
  • Privilégier l’utilisation à la possession ;
  • Éviter la surconsommation.

10. Et pourquoi pas louer sa décoration également ?

Il est aujourd’hui possible de louer sa décoration et ses accessoires de fête, juste pour l’occasion !

Sur son site internet, Minuit Fée propose des décorations de fête et accessoires de déguisement zéro déchet, confectionnés en matières tissus, donc lavables et réutilisables, et fabriqués en France, en collaboration avec un atelier d’insertion de la métropole lilloise.

Guirlandes, ballons, linge de table, accessoires de déguisement : tout est disponible à la location !

« Ma mission est de rendre les fêtes plus responsables et durables en proposant une alternative aux produits festifs à usage unique qui viennent gâcher la fête ! »

Mathilde, de Minuit Fée

Pour en savoir plus sur les collections de produits et accéder à des astuces pour organiser des fêtes éco-responsables, rendez-vous sur le site de Minuit Fée.

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La pompe spirale

La pompe spirale

Pomper l’eau d’un ruisseau sans électricité ni énergie fossile

par Ovega

Dans la vidéo présentée ci-dessous, un permaculteur cherchait à créer une mare pour ses canards. En observant son terrain, on remarque un ruisseau qui coule à quelques mètres à peine de l’emplacement choisi pour la mare : il est donc très intéressant d’utiliser l’eau de ce ruisseau pour créer et entretenir la mare. Le problème est que le ruisseau est plus bas que le terrain : le permaculteur ne pouvait donc pas utiliser la simple gravité pour l’utiliser, il lui fallait une pompe !

Afin d’éviter de consommer de l’énergie électrique ou fossile, il s’est concentré sur l’énergie qui était directement disponible : celle du courant. C’est ainsi qu’il a opté pour la pompe spirale. Elle est constituée d’une roue entraînée par des aubes sur laquelle est fixé un tuyau enroulé. À chaque tour, elle collecte un peu d’eau qu’elle peut propulser quelques mètres au dessus du niveau du ruisseau (ce qui est largement suffisant dans ce cas précis).

La vidéo présente les étapes qui ont permis d’aboutir à cette pompe, avec les prototypes, les réussites et les erreurs qui apparaissent toujours lorsqu’on se lance dans un nouveau projet.

Ce qui est vraiment très intéressant c’est qu’en appliquant les principes 1, 2, 5, 9 et 11 (Observer son environnement, Collecter et stocker l’énergie, Utiliser et valoriser les ressources renouvelables, Utiliser des solutions à petite échelle et avec patience, et Utiliser les interfaces et les éléments de bordure), on voit qu’il est possible de créer une mare et de l’entretenir sans ajout d’énergie extérieure au système. Un exemple à suivre très inspirant !

N’hésitez pas à aller faire un tour dans les commentaires de la vidéo, certains donnent des conseils pour améliorer la pompe ou l’adapter à d’autres conditions 😉

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La communication non violente

La communication non violente

Les clés pour des relations sociales harmonieuses

par Ovega

Colères, disputes, propos agressifs et montées dans les tours : vous avez probablement déjà connu une situation dans laquelle la communication s’est mal passée. Lors d’une altercation, il est souvent difficile de communiquer efficacement : vous avez naturellement l’impression que le problème ne vient pas de vous et il en va de même pour votre interlocuteur. De fil en aiguille, la conversation peut générer des propos blessants et placer les deux personnes sur la défensive. 

Les principes de la communication non violente ont pour objectif de vous permettre d’exprimer vos besoins sans rentrer dans le jugement ou manquer de respect. Elle consiste à construire une démarche bienveillante en jouant sur l’empathie. En les appliquant, vous réussirez à entretenir des relations plus harmonieuses tout en étant capable d’exprimer vos besoins et vos limites.

Attention la communication non violente n’a pas pour objectif de supprimer les conflits et les oppositions, ceux-ci sont nécessaires pour faire vivre la diversité des opinions : elle propose une méthode pour communiquer dans le respect de tous, même (et surtout) en cas de conflits.

Les 4 principes de la communication non violente

Observations, Emotions, Besoins, Demande : voilà les 4 étapes d’une communication non violente réussie.

Observation 

Commencez par présenter les faits sur lesquels vous souhaitez échanger, avec la plus grande neutralité. Présentez uniquement les faits que vous voulez aborder sans porter de jugement, sans rajouter d’autres informations subjectives. Vous lancez ainsi la conversation sur des bases saines, qu’aucun d’entre vous ne pourra nier.

Émotions

Exprimez ensuite ce que l’observation vous a fait ressentir. Il est important de bien parler à la première personne du singulier ici (“je”) : vous exposez la façon dont vous avez réagi et vos émotions, sans jugement sur les éventuelles émotions ou intentions de l’autre. À ce stade l’objectif est de faire comprendre à votre interlocuteur la cause du problème, d’une façon qu’il ne pourra pas nier et qui ne le blessera pas, car vous prendrez soin de souligner le caractère personnel de vos émotions, dont vous êtes seul responsable.

Besoin

Il s’agit probablement de l’étape la plus délicate. Si une situation vous a causé des émotions négatives, c’est qu’elle va à l’encontre de certains de vos besoins essentiels (besoin de sécurité, besoin de se sentir aimé…). Identifiez les causes qui vous ont amené à éprouver ces émotions, puis exprimez le besoin qui en découle. Cela permettra de bien faire comprendre à votre interlocuteur ce qu’il doit faire ou éviter afin de garder une relation sereine.

Le besoin n’est pas toujours facile à déterminer et peut se trouver dans des aspirations profondes, des motivations personnelles, des problèmes de longue date. Trouvez quel est votre besoin, et exprimez-le.

Demande

Pour terminer, formulez votre demande sous un format bienveillant et ouvert. C’est le moment où vous proposez à votre interlocuteur de réaliser des actions pour corriger la situation et où vous échangez avec lui sur le sujet : il s’agit bien de demandes, et non pas d’exigences. Il est important à ce stade de garder l’esprit ouvert à ses retours, de rester à l’écoute et de s’efforcer de trouver des solutions ensemble. La conversation se poursuit alors dans un cycle Observations-Émotions-Besoins-Demandes.

Un exemple

Rien de vaut un exemple pour illustrer les quatres principes que nous venons de voir. Nous allons pour cela prendre une situation un peu cliché, mais qui aura le mérite de parler à tous : dans un couple, l’un des partenaires rentre tard à répétition, ce qui agace l’autre. Il est temps, après plusieurs semaine, de désamorcer le conflit : 

  1. Observations : “Camille, cela fait plus de 3 semaines que tu rentres après 21h tous les soirs en semaine”. Pas de jugement, on présente les faits de façon objective.
  2. Émotions : “Non seulement cela m’inquiète que tu rentres aussi tard, mais en plus cela me donne l’impression que tu me caches quelque chose : relations cachée, problèmes de travail, dépression. Ça m’inquiète encore plus”. Remarquez ici que tout est exprimé à la première personne et aucun jugement n’est fait ! On exprime que la situation nous donne une impression, sans préjuger de son bien-fondé ou non.
  3. Besoin : “Tu me manques et j’ai besoin de passer plus de temps avec toi car je traverse une période difficile au travail. J’ai aussi besoin d’avoir plus de transparence entre nous pour me sentir à l’aise dans notre relation”. Une fois le besoin exprimé, votre interlocuteur comprendra mieux votre réaction.
  4. Demande : “Est-ce que tu peux m’expliquer pourquoi tu rentres si tard et est-ce qu’on peut prévoir ensemble des jours où tu rentreras plus tôt ?”.

À ce stade, votre interlocuteur ne peut pas nier les propos que vous avez tenus : vous n’avez fait que décrire la situation et exprimer votre propre ressenti. La conversation doit alors se tourner vers ses ressentis à lui et ses propres besoins afin de trouver un compromis. Pour que le tout fonctionne, il est donc nécessaire que les deux interlocuteurs soient dans une démarche bienveillante et à l’écoute. 

Pour bien démarquer les bienfaits de la démarche, on peut donner un exemple à ne pas reproduire dans la même situation mais qui pourrait facilement venir à l’esprit (et qui vient facilement à celui des scénaristes hollywoodiens) :

Camille depuis plusieurs semaines tu rentres tard ! Je ne sais pas ce que tu magouilles, si tu vois quelqu’un d’autre ou si tu me caches [“encore” peut se placer ici en bonus] des problèmes, mais je veux que ça change !

Pourquoi cette formulation pose problème : 

  • Vous émettez des jugements sur les intentions de l’autre, ici sur des mauvaises intentions qu’il pourrait avoir. Quand bien même elles seraient avérées, elles placeront l’interlocuteur sur la défensive et peuvent être niées, ce qui discrédite votre demande.
  • Votre demande ne formule pas clairement votre besoin. Vous risquez donc d’avoir du mal à trouver un compromis entre vous car les besoins respectifs ne sont que mutuellement devinés.
  • Vous exigez, au lieu de demander et de chercher une solution à deux.

La communication non-violente, sans être une recette miracle, vous permettra de mieux communiquer avec votre entourage et de mieux avancer dans l’accomplissement du deuxième principe éthique de la permaculture : Prendre soin de l’Homme

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Le macérât huileux

Soigner sa peau avec les fleurs du jardin : le macérât huileux

par Ozétik

Qu’est-ce qu’un macérât huileux et à quoi ça sert ?

Au printemps et en été les fleurs poussent dans les jardins, elles contribuent à la pollinisation, protègent les plantes des pucerons et ravissent nos sens par leur odeur, leur beauté ! Sans oublier les abeilles et autres bourdons qui viennent butiner à souhait !

Or ces fleurs ont également des propriétés bénéfiques pour notre peau. Nous pouvons les extraire pour en fabriquer un macérât huileux qui apportera toutes les propriétés de la fleur. Alors prévoyez de planter beaucoup de fleurs !! Encore que certaines adorent se ressemer et s’étendre d’années en années.

Un macérât huileux, aussi appelé extrait oléique, est une huile thérapeutique résultant de la macération d’une plante médicinale dans une huile végétale dite « porteuse » (carrier oil). Le processus de macération permet à cette huile de recueillir et de conserver les principes actifs des plantes. 

Nous pouvons en trouver dans le commerce ( privilégier le bio) ou en fabriquer facilement nous-mêmes.

Ce n’est pas bien compliqué à réaliser, il suffit de suivre quelques règles. Inutile d’en réaliser plusieurs litres car il se conserve 6 mois seulement. Donc prenons un temps au préalable pour réfléchir à notre usage et notre besoin.

Comment l’utiliser ?

Le macérât s’utilise en soin pour le visage et/ou le corps. On peut l’incorporer dans la fabrication de ses crèmes hydratantes ou encore dans ses savons saponifiés à froid (à ajouter au moment de la trace pour en garder les bienfaits).

Si vous l’utilisez tel quel, il suffit d’en prélever un peu dans le creux de la main, faites légèrement chauffer entre vos mains et appliquez directement sur la peau en massant bien. Il remplacera très bien la crème hydratante pour le visage. Je vous conseille d’ailleurs le macérât de carottes pour une peau hâlée en été. 

Quelles plantes je peux utiliser ?

Cherchez dans votre jardin ! Millepertuis, camomille allemande, bourrache, pâquerettes… mais aussi, en fonction de leurs vertus.

Ci-contre une photo de mon jardin, la bourrache s’étend et pousse un peu partout, c’est magnifique ces petites fleurs bleues, j’ai hâte de la cueillir ! Je l’utilise également en infusion pour le mal de gorge en hiver.

Voici une liste non-exhaustive :
La pâquerette (Bellis perennis) : 

  • Tonifiante, astringente, effet tenseur (buste, vergetures) ;
  • Décongestionnante (peaux fatiguées) ;
  • Cicatrisante ;
  • Apaisante et réparatrice (régénère le film hydrolipidique).

La bourrache :

  • Revitalisante, régénérante ;
  • Emolliente ;
  • Riche en oméga 3 et 6 : elle est idéale pour les peaux sensibles, sujettes aux irritations ainsi que pour les cheveux fatigués.

L’ ortie (Urtica urens) :

  • Diminue les dermatoses (maladies de la peau) ;
  • Vitalité capillaire ;
  • Diminue les douleurs liées aux rhumatismes et arthrose.

Le souci (ou macérât de calendula) :

  • Anti-inflammatoire ;
  • Cicatrisante ;
  • Idéal pour les peaux atopiques (prédisposées aux allergies) et l’eczéma.

Préparation

  1. Cueillez les fleurs de préférence après la tombée de la rosée et laissez sécher pour que l’humidité s’évapore. Les fleurs risquent de se refermer pour certaines, c’est normal ! Il est important de les faire sécher pour éviter les moisissures.
  2. Déposez-les dans un pot de préférence opaque et recouvrez-les complètement avec une huile de tournesol ou d’olive bio (il faut utiliser une huile qui résiste à la chaleur).
  3. Fermez le pot non hermétiquement (gaze et élastique), pour laisser « respirer ».
  4. Placez à la chaleur (pas au soleil direct) et assurez-vous que l’huile recouvre toujours les fleurs (en ajouter si besoin). Mélangez régulièrement (faites-en un petit rituel quotidien).
  5. Laissez macérer au moins 4 semaines.
  6. Au bout des 4 semaines filtrez la préparation à l’aide d’une étamine ou d’un vieux t-shirt. Placer le macérât recueilli dans un bocal si possible teinté.

Le macérât huileux obtenu est à conserver à l’abri de la lumière et de la chaleur jusqu’à 6 mois. Si vous décelez une odeur différente ou un changement de couleur, jetez-le au compost.

Et voilà, une nouvelle étape franchie pour un quotidien avec moins de déchets, en fabriquant ses propres produits de beauté et de soins naturels, tout en utilisant ce que la nature nous offre autour de nous ! Bonne fabrication ☺️

Carole, de la boutique Ozétik


Rendez-vous sur le site d’Ozétik, vous y trouverez un kit complet pour apprendre à fabriquer votre crème hydratante avec votre macérât huileux !

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Culture et éducation Non classé

Réveillons-nous : l’appel de Pensée Sauvage

Réveillons-nous : l’appel de Pensée Sauvage

Expression artistique et optimiste d’un appel à l’action

Court-métrage à la croisée entre l’art, l’engagement et l’envie d’agir, l’oeuvre de Pensée Sauvage est un appel à l’action brillant et contemporain. “Réveillons-nous” : tel est l’appel de Camille Etienne et Solal Moisan, qui s’expriment avec d’autres artistes dans un oeuvre d’art mêlant poésie, cinématographique, musique et danse. 

Le confinement a changé nos habitudes et a rendu plus que jamais tangible la nécessité de changer notre comportement. Face à ce constat, Pensée Sauvage nous incite à nous remonter les manches et relever le défi : “dévier l’histoire”.

Un manifeste écologique qui rappelle les principes de la permaculture

« Mettre les mains dans la terre et la terre dans nos programmes scolaires. »

Pensée Sauvage

C’est bien un appel à l’action qu’expriment les artistes dans le court-métrage. N’attendons pas les politiques, les décideurs, les entreprises : agissons ! C’est exactement la posture que prône la permaculture dans sa démarche et ses propositions pour modifier progressivement la société.

Un appel au retour à la nature et à la sobriété également. Moins de technologie, plus de culture et de nature. Un récit poignant et inspirant qui nous incite à ne pas fermer la parenthèse du confinement mais plutôt à se mobiliser tous ensemble pour faire bouger les lignes.

“Ne rien faire c’est ne pas vouloir que ça change”

Pensée Sauvage

Retrouvez le groupe sur sa page Facebook @PenseeSauvageMusic.


Félicitations à toute l’équipe artistique :

Réalisation : Solal Moisan

Écriture: Camille Etienne 

Danse : Léa Durand

Photographie : Daniel Sicard

Montage : Solal Moisan

Mixage  : Lenny Fontaine

Etalonnage : Solal Moisan

Traduction : Lina Bouery

Remerciements : Erika Witt, Clara Luciani, Lucile Briolat

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Economie et finance Non classé

La boucle verte

La désillusion d’une start-up de l’économie circulaire

En ce début février 2020, nous avons fait le choix de cesser définitivement notre activité d’économie circulaire portant sur la collecte innovante d’emballages. Après plus de 3 ans, nous n’avons pas su rendre notre entreprise pérenne et surtout, nous avons perdu beaucoup d’intérêt pour notre projet.

L’objet de cet article est de vous faire part des raisons de notre échec mais aussi de nos désillusions. Par ce retour d’expérience critique, nous souhaitons expliquer en quoi nous nous sommes trompés et éviter à de jeunes porteurs de projets de reproduire les mêmes erreurs que nous, tant sur le plan entrepreneurial qu’environnemental. Nous souhaitons également faire part au grand public des conclusions que nous avons tirées quant à la durabilité de notre modèle de société, notamment en ce qui concerne le recyclage et l’idée de croissance verte. Enfin, nous vous donnerons notre vision actualisée de ce que devrait être un avenir souhaitable et du changement de mentalité que cela implique pour y parvenir de bon cœur.

1) La naissance du projet, son développement, sa mort

L’aventure La Boucle Verte débute en Octobre 2016 à Toulouse. Tout juste diplômés d’une école de commerce, sensibilisés à l’entrepreneuriat et un peu rêveurs, nous voulions créer notre entreprise. Notre idée de départ pouvait se résumer ainsi : la croissance et la consommation sont les moteurs de notre économie. Cependant, les ressources de la planète sont limitées.

« Et si on créait une entreprise capable de collecter tout objet, reste ou résidu pour le recycler, pour transformer tout déchet en une matière première qui a de la valeur. Une entreprise capable de réconcilier croissance économique et développement durable. »

Ça y est, nous sommes gonflés à bloc, il nous reste maintenant à savoir par quel bout commencer. Un seul problème, nous n’avons ni argent, ni expérience, ni réseau, ni crédibilité. Il fallait commencer par quelque chose de très simple et cette bonne vieille canette métallique nous a séduit ! Soi-disant composée à 100% de métal et recyclable à l’infini, nous pensions pouvoir créer une logistique bien rodée afin de les collecter dans les fast-foods pour les revendre à des grossistes en métaux et qu’elles soient recyclées.

Après avoir ruiné le coffre de la Seat Ibiza et s’être attiré les foudres des voisins pour avoir stocké les canettes dégoulinantes dans la cave de notre immeuble, il était temps d’apporter notre butin chez le ferrailleur grâce à la camionnette d’un ami. Une fois arrivés sur cette étrange planète boueuse et peuplée de centaines de carcasses de bagnoles, les canettes alu et acier préalablement triées sont pesées. Après s’être fait enregistrés, nous dégotons notre premier chèque. Et quel choc ! Il n’y avait pas d’erreur de zéro, nous avions bel et bien gagné 38€, même pas de quoi payer l’essence de ce mois de collecte et tout juste de quoi rentabiliser les sacs poubelles.

A ce moment-là nous avons fait un grand pas dans notre compréhension du secteur du recyclage : la majorité des déchets ne valent pas le prix de l’effort qu’il faut faire pour les collecter, et, sans obligation réglementaire ou volonté de leur propriétaire de les trier, ces derniers n’ont aucune chance d’être recyclés.

Location de notre premier garage et fabrication d’une ligne de séparation acier-alu

Pas question pour autant de baisser les bras, en tant que dignes start-upers very smart and very agile, nous devions simplement pivoter pour trouver notre business model et notre value proposition en disruptant le marché. OKAYYY !! Sinon en Français, il fallait trouver une nouvelle idée pour rentabiliser la collecte. Près de 5 mois s’écoulèrent pendant lesquels nous expérimentions tous types de solutions jusqu’à ce que le Can’ivor voie le jour : un collecteur de canettes mis gratuitement à disposition des fast-foods et qui sert de support publicitaire. Plus besoin de gagner des sous avec la vente des canettes, il suffisait de vendre de la pub sur le collecteur pour financer le service de collecte et dégager une marge. Une idée à première vue géniale que nous avons rapidement concrétisée en bricolant des bidons d’huile dans notre garage.

Fabrication des premiers Can’ivors

Mais, après 6 mois de démarchage commercial à gogo, pas le moindre client pour nous acheter nos espaces publicitaires ! Sans doute n’étions-nous pas assez sexy pour les annonceurs, il fallait que ça ait plus de gueule et qu’on transforme l’image de la poubelle pour que le tri sélectif devienne un truc stylé et que la pub devienne responsable !

Notre ami Steve Jobs nous a enseigné que le design et le marketing étaient la clé pour pousser un nouveau produit sur un nouveau marché… Après avoir changé le look du Can’ivor, de logo, de slogan, de site internet, de plaquette commerciale, gagné quelques concours, chopé quelques articles, s’être payé les services de super graphistes, avoir créé toute une série de mots nouveaux, s’être familiarisés avec le jargon de la pub, avoir lancé la mode du « cool recycling », et réalisé une vidéo cumulant 3,3 millions de vues sur Facebook, nous commencions à peser dans le start-up game !  Et… les emplacements publicitaires se vendaient ! On parlait de nous dans les médias, nous passions sur BFM business, la success story voyait enfin le jour. Plus motivés que jamais, nous rêvions d’inonder la France avec nos collecteurs et faisions du repérage à Paris et Bordeaux…

Le problème, c’est que nos clients étaient en réalité plus intéressés par le fait de nous filer un coup de pouce et de s’associer à notre image écolo que par notre service d’affichage en lui-même. Une fois le buzz terminé, les ventes s’essoufflèrent… Après s’être débattus pendant plus d’un an à tout repenser, il fallait se rendre à l’évidence, il n’y avait pas de marché pour notre service. Et nous avons pris en pleine poire la seule leçon importante qu’il fallait retenir en cours d’entrepreneuriat : se focaliser sur le besoin client. A vouloir absolument trouver un modèle économique pour collecter nos canettes, nous avons complètement oublié que pour vendre quelque chose il faut répondre au besoin propre à un individu ou une entreprise et qu’un besoin « sociétal » comme l’écologie ne suffit pas.

Fin 2019, nous avons fait le choix de retirer l’intégralité de nos collecteurs munis d’emplacements publicitaires pour jouer notre dernière carte, celle du service de collecte payant. En l’espace de 3 ans, les mentalités avaient bien changé, nous étions reconnus à Toulouse et avions l’espoir que ce modèle plus simple fonctionne. Nous nous sommes alors mis à proposer des services de collecte multi déchets à tous types de clients en centre-ville.

Malheureusement, après 4 mois d’essai, nous en sommes revenus à l’un de nos premiers constats qui était que la majorité des structures étaient prêtes à payer pour un service de collecte que si elles en étaient contraintes par un marché réglementaire. Après tant de tentatives, nous étions à bout de force, démotivés et à cours de trésorerie. Mais surtout, nous avions perdu foi en ce que nous faisions, nous ne nous retrouvions plus dans nos envies de départ. Même si nous sommes parvenus à collecter des centaines de milliers de canettes, nous étions principalement devenus des vendeurs de publicité. Et ces deux mondes sont tellement antinomiques, que nous avons perdu intérêt dans le projet. Et le pire (ou le mieux) dans tout ça, c’est que nous avons également perdu confiance dans le secteur tout entier du recyclage et dans cette idée de croissance « verte ». La Boucle Verte mourut.

2) Les réalités de la filière emballages et du recyclage

Lorsque nous nous sommes lancés dans le projet, notre premier réflexe a été de nous renseigner sur les emballages de notre quotidien pour en apprendre plus sur leur prix, leur recyclabilité, leur taux de recyclage et l’accessibilité des filières de valorisation. A l’issue de cela, la canette nous paraissait être un emballage idéal. De nombreux sites internet lui attribuaient le mérite d’être l’emballage le plus léger qui soit entièrement recyclable et à l’infini. On pouvait lire qu’une canette triée redonnait naissance à une canette neuve en 60 jours et que cet emballage était bien recyclé en France (60% d’entre elles). Persuadés de participer à une œuvre écologique et de pouvoir encore améliorer ce taux de recyclage, nous avons foncé tête baissée pour collecter nos canettes !

Mais, la suite de nos aventures et notre longue immersion dans les coulisses du secteur nous a montré une vérité tout autre. Nous ne parlerons pas de mensonges organisés, mais disons que bon nombre d’informations que l’on trouve sur internet sont très superficielles, enjolivées et se passent d’explications approfondies concernant le devenir des déchets. La manière dont sont rédigés ces documents nous laisse penser que la filière est très aboutie et s’inscrit dans une logique parfaite d’économie circulaire mais en réalité, les auteurs de ces documents semblent se complaire dans l’atteinte d’objectifs écologiques médiocres. Et pour cause, ces documents sont en majorité rédigés par les acteurs économiques du secteur ou les géants du soda eux-mêmes qui n’ont pour autre but que de défendre leurs intérêts en faisant la promotion des emballages. La filière boisson préfère vendre son soda dans des emballages jetables (c’est bien plus rentable), la filière canette promeut son emballage comme étant le meilleur et la filière en charge de la collecte ne peut gagner sa croûte que si des emballages sont mis sur le marché : principe de l’éco-contribution. Il est cependant un peu facile de leur dresser un procès quand nous sommes nous-mêmes consommateurs de ces boissons, mais il est grand temps de réformer ce modèle qui ne peut pas conduire à une réduction de la production d’emballages.

Pour revenir aux fameux documents, on peut lire qu’en France, « 60% des canettes aluminium sont recyclées ». L’idée qui vient à l’esprit de toute personne lisant ceci, est que ces 60% proviennent de la collecte sélective, mais en réalité pas du tout. Seulement 20% des canettes sont captées par le tri sélectif à la source, le reste se retrouve avec le « tout venant » et est enfoui ou incinéré. Les 40% recyclés restant ne proviennent donc pas des centres de tri mais des résidus de combustion des incinérateurs (les mâchefers) qui contiennent également des dizaines d’éléments différents mélangés et carbonisés dont des métaux lourds. De cette part ci, 45% de l’aluminium (qui a grandement perdu en qualité) est extrait et parvient à rejoindre la filière classique (les fonderies) tandis que les 55% restants sont irrécupérables et utilisés avec les autres résidus dans le BTP comme sous couche pour les routes. Par ruissellement, les particules polluantes de ces déchets se retrouvent ainsi dans les nappes phréatiques…

En bref, voici grossièrement ce qui devrait être écrit sur ces documents : « En France, 38% des canettes sont recyclées comme matière première secondaire, 22% sont valorisées en sous-couche routière, et 40% sont directement enfouies en décharge ». C’est tout de suite moins sexy.

D’autre part, quiconque a déjà visité un centre de tri (ce pourrait être intéressant à l’école), est en mesure de comprendre qu’il est impossible de séparer parfaitement les milliers de modèles d’emballages différents, de toutes tailles, qui sont souvent des assemblages (carton + plastique), qui sont souillés et qui défilent à toute vitesse sur les tapis roulants. Et puis il y’a les erreurs de tri, qui sont en réalité la norme car même après avoir baigné 3 ans dans le milieu, nous-mêmes avons parfois des doutes pour certains emballages peu courants… C’est dingue, mais absolument personne ne sait faire le tri parfaitement et ce sont souvent les gens les plus soucieux de l’environnement qui ont tendance à trop en mettre dans leur bac ! Sur 5 camions qui arrivent au centre de tri, 2 repartent en direction de l’incinérateur : il y’a 40% d’erreurs ! Et cette infime part de nos déchets, qui parvient à sortir en vie des centres de tri devient alors une précieuse ressource comme le voudrait l’économie circulaire ! Mais non, même pas. Lorsque ces emballages ne trouvent pas de repreneurs (notamment quand les asiatiques ne veulent plus de nos déchets), certains matériaux comme le carton voient leur valeur devenir négative ! Oui, il faut payer pour s’en débarrasser… Et ce n’est pas fini, après la collecte et le tri, il faut passer au recyclage !

Fin mai 2019, nous avons été invités par la filière aluminium à une réunion de travail et une visite du plus grand site de recyclage français de Constellium dans le Haut-Rhin. Alors que nous étions persuadés que nos bonnes vieilles canettes redonneraient un jour vie à de nouvelles canettes, nous avons eu la stupéfaction d’apprendre par les ingénieurs qui y travaillaient que les balles d’aluminium provenant des centres de tri français étaient inexploitables. Leur qualité était médiocre et il était par conséquent impossible de les utiliser comme matière première car la fabrication de canettes utilise des technologies très pointues et ne peut s’opérer qu’à partir de métaux d’une grande pureté… C’était le comble ! Depuis le début, aucune de nos canettes n’avait redonné vie à d’autres canettes.

Quand on sait que les emballages métalliques sont considérés parmi les plus durables et facilement recyclables, on n’ose même pas imaginer le devenir de nos bouteilles plastiques et encore moins de tous ces nouveaux emballages qui font désormais partie de « l’extension de la consigne de tri ». Et même dans un monde idéal, très connecté et intelligent comme le voudraient certains, une canette ne pourrait être recyclable à 100% puisqu’elle n’est pas 100% métallique. En effet, sa paroi extérieure est recouverte de vernis et sa paroi intérieure est couverte d’une fine couche de plastique qui évite que le liquide ne soit en contact avec le métal. De plus, à chaque fois qu’un métal est fondu, une portion de celui-ci disparaît, on appelle cela « la perte au feu ». Quelque que soit donc la performance de notre système de collecte et de tri, il sera impossible de continuer d’en produire pour les siècles des siècles sans continuer d’extraire de la bauxite en Amérique Latine. Vous l’avez compris, le recyclage ce n’est pas la panacée ! Il devrait n’intervenir qu’en dernier recours et non pour récupérer la matière d’objets n’ayant servis que quelques minutes.

La conclusion que nous avons tiré de cette histoire est que ce secteur, en très lente évolution, ne répondra pas aux enjeux de la crise écologique et qu’il promeut malgré lui la production d’objets peu durables et donc le gaspillage de ressources. Comme se plaisent à le répéter bon nombre d’associations « le meilleur déchet est celui qu’on ne produit pas » et dans un monde idéal, le seul déchet que nous devrions produire est celui d’origine naturelle, celui qui peut retourner à la terre n’importe où pour l’enrichir. La vision de La Boucle Verte était de créer des modèles d’économie circulaire qui fonctionnent comme la nature, mais quelle arrogance ! Lorsqu’une feuille tombe d’un arbre, elle ne part pas en camion au centre de tri. Et lorsqu’un animal meurt dans un bois, il n’est pas incinéré. La vraie économie circulaire, ce n’est pas celle qui tente d’imiter la nature, c’est celle qui tente d’en faire partie.

3) L’illusion de la croissance verte

Mais ne soyons pas trop durs avec le secteur du tri et du recyclage à qui l’on demande l’impossible. Nos problèmes sont bien plus profonds, ils émanent principalement de notre culture et sont accentués par un système économique globalisé et débridé. Avançant peu à peu dans ce monde de start-ups à la recherche de croissance rapide, nous avons fini par ouvrir les yeux sur plusieurs points.

Tout d’abord sur l’innovation, innovation au sens du progrès technique et des nouvelles technologies. Cette formidable capacité humaine à innover a trouvé son lieu de prédilection en entreprise là où tout « jeune cadre dynamique » ne jure que par elle. Cette innovation permet de trouver des solutions aux problèmes que l’entreprise essaye de résoudre, tout en permettant de gagner un avantage compétitif. Globalement, ce que cette recherche constante d’innovation a apporté, c’est une complexification extrême de notre société, rendant au passage le travail de nos dirigeants infernal. Et dans un même temps, ces innovations technologiques successives ont eu un autre effet néfaste, nous pousser à consommer.

Par exemple, internet était censé nous emmener vers une économie dématérialisée, nous pensions réduire drastiquement notre consommation de papier en nous orientant vers le numérique. Pourtant, entre 2000 et 2020, notre consommation de papier est restée quasiment la même et à côté de cela, l’ère du numérique a créé une infinité de nouveaux besoins et de nouvelles pratiques générant des consommations faramineuses d’énergie, la création de milliards de terminaux composés de métaux rares, et la fabrication d’infrastructures climatisées pour héberger des serveurs. Et bien qu’à première vue immatériel, envoyer un email émet autant de CO2 que de laisser une ampoule allumée pendant 1h… De plus, bon nombre d’innovations parfaitement inutiles voire nuisibles ont vu le jour. C’est le cas du Bit Coin dont la consommation électrique annuelle dépasse celle de la Suisse. Ces innovations participent de plus en plus à aggraver les inégalités et quand on sait qu’un avatar de jeu vidéo consomme plus d’électricité qu’un Ethiopien, il n’y pas de quoi se réjouir.

Bien sûr, tout n’est pas à jeter à la poubelle (sans faire le tri) et nous sommes tous contents d’aller chez le médecin du 21ème siècle.

Ces constats nous amènent tout droit à l’idée de croissance et plus particulièrement de croissance verte, en laquelle nous avions cru, et qui est actuellement plébiscitée par la majorité des pays qui voudraient que l’innovation technologique soit un remède aux problèmes écologiques (eux même engendrés par l’innovation technologique). Bon nombre d’entreprises et de start-ups s’attaquent alors aux grands défis à base de Green Tech, de Green Finance et de Green Energy… Le problème, c’est que la logique fondamentale reste inchangée : complexifier le système, corriger inlassablement les dégâts causés par les innovations précédentes et se trouver une excuse pour continuer de consommer autant qu’avant voire plus ! Pire encore, ces initiatives ont même un effet inverse délétère dans la mesure où elles ralentissent la transition en laissant penser aux gens qu’un avenir durable sans concessions et sans modification de nos comportements est possible grâce à l’innovation. Et cela nous l’avons vécu ! Au cours de notre aventure, nous avons été très surpris de constater à quel point une partie de la population pouvait avoir confiance en notre projet. Nous savions que notre impact environnemental positif n’était que limité à côté du désastre en cours, mais quelques personnes nous considéraient comme la génération de « sauveurs » ou alors déculpabilisaient d’acheter une canette, puisqu’après tout elle serait parfaitement recyclée.

Et puis allez, soyons fous, gardons espoir dans la croissance. De la même manière que certains déclarent la guerre pour rétablir la paix, nous pourrions accélérer, croitre encore plus vite pour passer un cap technologique et rétablir le climat ? Qu’en est-il vraiment ?

A en croire les chiffres et les études de nombreux scientifiques, depuis 50 ans, la croissance du PIB a été parfaitement couplée à la consommation d’énergie (notamment fossile).

Variations de la quantité de pétrole produite dans le monde, en rouge, et du PIB par personne en moyenne mondiale, en bleu. ( Source : jancovici.com – BP Statistical Review, 2019, et World Bank, 2019 )

Cela peut se comprendre de manière assez simple : plus nous produisons d’énergie, plus nos industries et nos machines tournent, plus nous produisons de nouveaux produits, plus nous croissons. Si l’on en croit ce couplage et cette logique simple, quoi que nous fassions, nous serons contraints pour continuer à croître, de consommer toujours plus d’énergie !

Faisons un petit calcul : Nous sommes en 2020 et nous partons du principe que nous consommons 100 unités d’énergie et que la consommation d’énergie continue d’être parfaitement couplée à la croissance du PIB. Si nous voulons 2% de croissance par an, quelle sera notre consommation d’énergie dans 50 ans ? Et dans 1000 ans ?

Dans 50 ans : 100 x 1,02^50 = 269 unités

Dans 1000 ans : 100 x 1,02^1000 = 39 826 465 165 unités

Aussi incroyable que cela puisse paraitre, en 50 ans, on multiplierait notre consommation d’énergie par 2,69 et en 1000 ans par presque 400 millions ! Le problème de la croissance en math, c’est qu’elle suit une courbe exponentielle. Que nous fassions donc que 0,5% de croissance par an, que ce couplage finisse par se découpler un peu ou pas, que nous soyons 1 milliard sur terre ou 10 milliards, la croissance perpétuelle restera toujours insoutenable à long terme, alors pourquoi la continuer un an de plus ?

Et là certains nous dirons : « C’est faux, on peut croitre sans consommer grâce à l’économie de la connaissance » ; « On peut produire de l’énergie qui ne pollue pas grâce aux énergie renouvelables ». Mais en fait non ! Nous sommes en 2020, et malgré une économie tertiarisée depuis longtemps, nous n’avons toujours pas perçu de découplage entre croissance du PIB et consommation d’énergie. Comme nous l’avons décrit à propos de l’ère du numérique, un service en apparence immatériel cache toujours une consommation d’une ressource matérielle. L’économie de la connaissance aura forcément besoin de supports physiques (ordinateurs, serveurs etc…) et nous serons toujours incapable de recycler tout parfaitement et sans pertes s’il ne s’agit pas de matière organique.

Et pour ce qui est des énergies renouvelables, aucune à ce jour, n’est parfaitement satisfaisante sur le plan environnemental. Les éoliennes sont des monstres d’acier, sont composées de terres rares et produisent de l’énergies seulement quand il y’a du vent. Stocker l’énergie de ces épisodes venteux pour la restituer plus tard n’est pas viable à grande échelle ou pas performant (batteries au Lithium, barrages réversibles). Les panneaux photovoltaïques ont un mauvais bilan environnemental (faible recyclabilité et durée de vie). Il n’y a pas de région montagneuse partout sur la planète pour fabriquer des barrages hydroélectriques et ces derniers perturbent la faune aquatique et la circulation des sédiments… Cette incapacité à produire et stocker de l’énergie proprement rend donc notre fameuse voiture électrique aussi nuisible que la voiture thermique. Sa seule différence est qu’elle pollue de manière délocalisée : là où est produite l’électricité qui la fait rouler. Que cela soit clair, dans un monde limité où PIB et consommations de ressources sont liées, nous devrons décroître, de gré ou de force.

Et même si cela était possible, et que nous devenions des humains augmentés, bourrés d’intelligence artificielle, capables de créer une sorte de nouvel écosystème technologique stable permettant d’assouvir notre besoin insatiable de croissance en colonisant d’autres planètes… Ne rigolez pas, pour certains ce n’est pas de la science-fiction ! Le milliardaire Elon Musk, véritable gourou des Startups, se penche déjà sur la question… Mais avons-nous vraiment envie de cela ?

Alors après tout, est-ce que la croissance est indispensable ? Dans le modèle économique que nous avons créé, il semblerait… que oui ! (Sinon, le chômage augmente et on perd en qualité de vie). Et pourtant dans la vraie vie, quand une population est stable, il ne devrait pas y avoir besoin de voir ses revenus augmenter en permanence pour continuer de vivre de la même manière et que chacun ait sa place dans la société. En fait, il ne s’agit que d’un modèle économique, d’une convention humaine et en aucun cas de quelque chose d’immuable. Jusqu’à présent, on ne s’en plaignait pas parce qu’il y avait probablement plus d’avantages que d’inconvénients à croître, mais maintenant nous avons atteint les limites alors il faut changer de modèle, c’est aussi simple que ça ! Nous ne devrions pas pleurer comme un enfant qui apprend qu’il va déménager, le changement ça ne fait que du bien et quand on repense au passé on se dit parfois : comment ai-je pu accepter cela !?

4) Une décroissance choisie et non subie

Bon, on ne va non plus cracher sur l’ancien monde et revenir au Moyen Age. Cette croissance a permis des trucs plutôt cools il faut le dire : globalement il y’a plus d’obèses mais nous vivons en meilleure santé, il y’a moins d’esclaves et plus d’égalité homme femme, il y’a moins d’analphabètes et plus d’accès à la culture… Mais les faits sont là et comme le préconise le GIEC, nous devons en gros diviser par 3 notre consommation d’ici 2050. Du coup ça reviendrait à peu près au même que d’avoir le train de vie qu’avaient nos grands-parents quand ils étaient jeunes.

Mais après tout, ne pourrait-on pas garder certaines bonnes choses et supprimer les moins bonnes. Et comment définir les bonnes et les moins bonnes ? Au lieu de faire notre sélection sur des critères économiques, on pourrait privilégier des axes assez simples comme l’intérêt pour la société et l’impact sur l’environnement.

Alalala vous le sentez venir le débat infernal ! Déjà que les choses ne bougent pas vite mais alors là, avec un système où on doit débattre de tout ce qu’il faut garder et supprimer on n’est pas sortis de l’auberge ! Il y’aura toujours une bonne raison de justifier un produit polluant par sa dimension sociale ou culturelle et d’ici qu’on se soit mis d’accord, Français fous que nous sommes, il sera trop tard.

A vrai dire, pour parvenir à nos objectifs dans la joie et la bonne humeur, tout se résume en quelques mots : il faut simplement changer de culture, changer d’idéal de vie, réaliser qu’acheter un nouvel Iphone ou des écouteurs sans fils n’est absolument pas nécessaire pour être heureux, se convaincre que la valeur d’une personne n’est pas définie par son salaire ou son job. En gros il faut tuer l’américain qui sommeille en nous et réveiller le poète. Et le mieux dans tout ça, c’est qu’on finit par y prendre gout. On se désintoxique de ce monde consumériste et on apprend à créer de nouveaux plaisirs, de nouvelles tendances ! La mode c’est vraiment quelque chose de rigolo, il suffit que des gens connus s’y mettent pour qu’on veuille tous s’y mettre comme des moutons. Si tous les chanteurs et joueurs de foot se trimbalaient avec des fringues de chez Emaus et des Nokia 3310, on vous garantit qu’on ferait cette transition écologique en moonwalk (mais en marche avant) ! D’accord, là on s’emballe un peu mais c’est pourtant bien la réalité. Une des seules craintes de l’être humain est de ne pas être accepté par la communauté. C’est encore difficile pour la majorité d’entre nous de s’imaginer vivre comme des « partisans de la décroissance » mais plus de gens s’y mettront, plus les autres suivront. Et pour ça, il suffit de changer de disque ! Certaines personnes arrivent à changer de religion, il y’a 400 ans, les rois portaient des perruques sur la tête et encore aujourd’hui sur cette planète, il y’a des tribus de gens avec des plumes plantées dans le derrière qui chassent à la sarbacane. Est-ce si absurde que ça de décroitre ? Nous les Homos Sapiens (Hommes Sages parait-il) sommes très malins mais aussi très bêtes, parfois rationnel, parfois pas du tout. Nous sommes capables de nous empêtrer dans une situation pendant des siècles pour finalement en changer brusquement. Alors, dans cette dernière partie, on ne va pas vous bassiner avec des conseils éco-responsables bidons du type : « pensez à débrancher votre frigo quand vous partez en vacances pour économiser 10% d’énergie ». En fait, si la transition écologique doit se passer comme ça, elle va être chiante à mourir et en plus de ça on va échouer ! Alors oui, il faut drastiquement réduire notre consommation et aller acheter des carottes bio en vélo le samedi matin ne suffira pas. Il faut arrêter de prendre la voiture tous les jours, ne plus prendre l’avion et arrêter d’acheter des engins téléguidés au petit Mathéo pour son anniversaire. Mais honnêtement, est-ce vraiment grave !? La transition écologique ne doit pas être une punition mais une fête, elle doit être une volonté commune de changer de vie, un départ en vacances prolongé et bien mérité. Nous ne sommes pas des machines ! Il faut que la génération du « burn out » se transforme en génération du « go out ». Il faut qu’on arrête de bosser toute la semaine en ne pensant qu’au shopping qu’on va faire le weekend, il faut qu’on arrête de vouloir gagner la super cagnotte de 130 millions d’€ du vendredi 13, il faut qu’on arrête de s’entasser dans des métros tous les matins pour finalement avoir besoin de partir faire un break en Thaïlande pour déconnecter. Nous ne prenons même pas le temps d’apprécier la beauté de la nature au pied de notre porte alors pourquoi irions-nous faire un safari en Afrique ? Mais d’ailleurs, apprécions-nous réellement ces voyages quand nous passons les ¾ de notre temps derrière l’écran de notre appareil photo, que nous sommes regroupés avec d’autres occidentaux aussi inintéressants que nous et que nous continuons d’acheter du CocaCola à l’autre bout du monde ? Pour une fois, peut être que regarder un reportage animalier depuis notre canapé nous aurait fait plus rêver que de voir ces lions domestiqués se gratter contre la roue de notre 4×4 !

Alors pour commencer, répartissons-nous sur le territoire, retournons vivre dans les villages au lieu de s’agglutiner en ville et redevenons des paysans, ce sera bien plus dépaysant !

Ces changements, ils sont déjà en train de se produire et tout va aller de plus en plus vite ! Il y’a 6 ans, pleins de potes de l’école rêvaient de devenir trader, parce que c’était un métier stylé où on gagne plein d’oseille. Mais aujourd’hui c’est devenu carrément la honte et les gens stylés sont des artisans, des artistes ou des agriculteurs. Et ça tombe bien parce que ce nouveau monde sera nécessairement un monde agricole. Pas avec des grosses moissonneuses batteuses, mais avec des milliers de petites mains qui travaillent la terre, qui produisent de la vraie nourriture, qui comprennent la nature, qui vivent de petites récoltes mieux valorisées et en circuits courts.

Les entreprises aussi auront un rôle à jouer, mais en innovant pour simplifier la société et non pour la complexifier, en relocalisant les productions au plus près de consommateurs moins voraces, en préférant les produits durables à l’obsolescence programmée, en favorisant le réemploi plutôt que le recyclage, et en préférant les bonnes vieilles astuces de grand-mères aux artifices technologiques.

Alors bien sûr, on se trouvera toujours des excuses pour passer à l’acte : « Je vais d’abord travailler dans le marketing à Paris histoire de mettre un peu d’argent de côté et que mes parents ne m’aient pas payé cette école pour rien », « Avec mon mari, on va attendre que la petite Lucie passe en CM2, il ne faudrait pas que ça la perturbe ». «Mais ! Comment vais-je trouver un travail à la campagne, je n’ai pas la formation qu’il faut ? ». Des excuses on s’en trouvera toujours et nous les premiers avons eu vraiment du mal à s’avouer vaincus et à lâcher La Boucle Verte. C’est difficile de construire quelque chose pendant longtemps, de dépenser beaucoup d’énergie pour finalement devoir repartir à zéro. Et pourtant c’est bel et bien ce que nous devons faire collectivement et dès maintenant. Bien que tragique, cette crise du Coronavirus est une chance inouïe, c’est une aubaine. Elle aura cassé notre lente routine destructrice, elle nous aura libéré de la consommation excessive, nous aura fait ralentir et vivre une récession. Alors saisissons cette chance et ne reprenons pas tout comme avant le 11 mai.

Un grand merci à tous ceux qui nous ont soutenu et ont participé à l’aventure La Boucle Verte. Nous souhaitons beaucoup de succès à nos compères toulousains Les Alchimistes Occiterra et En boîte le plat qui de par leurs projets sont respectivement dans une logique de valorisation naturelle des biodéchets et de réduction des emballages à la source. Pour ce qui nous concerne, nous allons profiter de cette période pour prendre un peu de repos à la campagne. Et quand nous reviendrons, il est fort probable que ce soit à base de low tech ou d’agriculture. On essaiera de vous donner des nouvelles sur les réseaux sociaux La Boucle Verte et de vous partager des articles qui nous inspirent !

Bonne santé et bon courage à tous pour affronter cette crise.

L’équipe La Boucle Verte

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Economie et finance Non classé

Les monnaies locales

Les monnaies locales

Une initiative économique qui s’inscrit dans la démarche permaculturelle

par Ovega

Vous avez peut être déjà vu quelqu’un acheter son pain avec des « billets de Monopoly ». Ce jour là, vous n’avez pas halluciné : vous avez juste vu cette personne payer en monnaie locale. Les monnaies locales, ou monnaies complémentaires et citoyennes, sont des monnaies qui ne sont valables que dans une zone géographique délimitée et qui sont administrées par une association loi 1901.

L’histoire des monnaies locales commence en 1932, dans la ville de Wörgl en Autriche. Cette petite ville autrichienne fut la première à mettre une monnaie locale pour éviter un sur-endettement de la commune lors de la crise de 1929. Bien que très efficace (la ville a connu une reprise économique beaucoup plus rapide que le reste du pays), l’expérience fut arrêtée par les autorités fiscales par crainte de son utilisation pour les fraudes fiscales.

Jusque dans les années 2000, les monnaies locales apparaissent et disparaissent rapidement, faute de cadre légal à leur existence. En France, une loi sur l’économie sociale et solidaire adoptée en 2014 apporte ce cadre légal ainsi qu’une reconnaissance par l’État des monnaies locales. Depuis, celles-ci suscitent un véritable engouement sur le territoire national, notamment grâce au film-documentaire Demain (Cyril Dion, Mélanie Laurent), et leur nombre n’a cessé d’augmenter : en 2020 plus de 150 monnaies locales circulent sur le territoire.

Fonctionnement et gouvernance

La première chose importante à savoir avec les monnaies locales, c’est que leur valeur est obligatoirement indexée à l’euro. Cela veut dire qu’une unité de cette monnaie vaudra toujours un euro.

Pour s’en procurer, il faut prendre contact avec l’association qui gère la monnaie locale de votre territoire, sur son site web ou directement dans ses locaux. La première étape consiste à adhérer à cette association pour avoir le droit de recevoir et d’utiliser la monnaie en question. L’adhésion à l’association est une obligation légale et est issue d’une problématique juridique simple : pour qu’une monnaie soit utilisable, il faut que tous ses utilisateurs tombent d’accord sur la valeur de cette monnaie.

La valeur de l’euro nous est imposée par l’État, on dit qu’elle a cours légal. C’est l’état qui impose son utilisation sur le pays. Dans le cas des monnaies locales, l’État n’intervient pas et il faut une autre façon de mettre ses utilisateurs d’accord : c’est là qu’intervient l’association qui gère cette monnaie. En adhérant à celle-ci vous réalisez un acte légal par lequel vous acceptez que sa valeur soit indexée à l’euro, à tout moment.

Cette indexation à l’euro permet une utilisation simplifiée pour les habitants de la région (inutile de calculer des taux de change à chaque achat) mais aussi pour l’association gestionnaire : elle dispose d’un compte dans une banque traditionnelle, dont le solde est égal au montant de monnaie locale en circulation. Elle est alors capable à tout moment d’échanger des euros contre sa monnaie et vice-versa : n’importe quel détenteur de monnaie locale peut s’en défaire pour récupérer des euros, sans risque.

Cet argent est placé dans une banque éthique, généralement la NEF, qui s’en sert pour financer les projets locaux ayant un fort impact social ou environnemental, permettant à des projets locaux d’interêt public de voir le jour et de se développer. 

Circulation des monnaies locales

Une fois que vous aurez adhéré à l’association de votre monnaie locale, celle-ci vous indiquera les modalités à suivre pour en obtenir. Cela peut passer par des bureaux de change chez des commerçants, ou de façon entièrement numérique (comme pour le Rollon, monnaie normande et 100% dématérialisée), pouvant être entièrement gérée sur une application mobile. Une fois acquise, vous pourrez la dépenser auprès du réseau de commerçants qui acceptent cette monnaie.

Pour cela, le commerçant en question doit être adhérent à l’association gestionnaire : cela veut dire que lui aussi reconnait que la monnaie que vous lui fournissez a la même valeur que l’euro. Mais dans le cas des commerçants, l’adhésion est plus complexe : ils doivent satisfaire des critères éthiques et environnementaux pour assurer que la monnaie ait un impact positif sur la région. Ils doivent également justifier de l’origine locale de tous les produits vendus dans leurs commerces. Cela vous donnera la garantie, quand vous utiliserez votre monnaie locale, que vous faite un achat local, éthique et responsable envers l’environnement.

Les bénéfices de la monnaie locale sur son territoire

L’intérêt principal d’une monnaie locale est de favoriser l’économie locale. En effet, comme la monnaie ne peut être utilisée que dans un territoire donné et chez des commerçants utilisant des produits locaux, les produits achetés avec ont nécessairement été réalisés sur ce territoire. Cela participe à dynamiser l’économie locale en favorisant les commerçants et les entreprises de proximité. De plus, Béatrice est certaine que les commerces dans lequel elle achète répondent aux normes éthiques et environnementales de l’association et elle se sent plus proche des commerçants puisque ce sont ses voisins et peut être même ses amis.

Pour les commerçants, il y a là aussi plusieurs avantages à accepter ce genre de monnaies.

  • Leurs efforts éthiques et environnementaux sont mis en valeur ;
  • Le fait d’apparaître sur la carte des magasins de l’association leur fait de la bonne publicité ;
  • Via une monnaie locale, ils peuvent être plus proches de leurs clients et de leurs fournisseurs, favorisant ainsi le lien social.

La dynamisation de l’économie locale permet, au-delà de la simple production de valeur, de renforcer la résilience d’un territoire en diminuant ses importations. Les entreprises sont encouragées à relocaliser leur production à proximité des consommateurs et sont donc moins sensibles aux épisodes de crise que nous pouvons traverser. De plus, comme les entreprises encaissent une monnaie locale, elles sont encouragées à la dépenser à leur tour chez des partenaires locaux ce qui, là encore, augmente la richesse du territoire et favorise la création de liens.


En France, les monnaies locales participent aujourd’hui à l’économie de dizaines de territoires. Bien que différentes, elles présentent toutes un socle de valeurs communes : la dynamisation de l’économie locale, le renforcement du lien entre les habitants et la réduction de l’impact écologique de l’économie. Toutes ces valeurs font écho avec celles de la permaculture.

Pour aller plus loin, vous pouvez vous renseigner sur les monnaies locales près de chez vous sur le site : http://monnaie-locale-complementaire-citoyenne.net.

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Avoir des poules au jardin

Avoir des poules au jardin

par Ovega

Tout bon permaculteur le dira, les poules sont de très bonnes alliées au jardin. Nous allons voir dans cet article pourquoi et quelles sont les précautions à prendre pour que vos poules s’épanouissent.

L’argument le plus évident pour élever des poules est bien-sur la production d’œufs frais régulièrement. Aucun œuf acheté n’aura le goût ou la couleur de votre propre production, et avec 3 à 5 œufs par semaine et par poule vous n’aurez sans doute plus besoin d’en acheter.

Vous pouvez avoir une poule pondeuse pour environ 10€, voire 20€ si c’est une poule racée. Si on regarde le coût d’un œuf, 0,22€ en moyenne, l’achat est rentabilisé en moins de 6 mois alors qu’une poule pond normalement pendant 3 ans puis de moins en moins jusqu’à ses 8 ans. En plus, vous savez d’où viennent les œufs et dans quelles conditions vivent les poules vu que ce sont les vôtres !

En tant que jardinier, les poules vous seront utiles pour 3 raisons principales. Elles ne feront qu’une bouchée des limaces, escargots et autres œufs de fourmis, et protégeront plus efficacement que vous votre potager de ces ravageurs. En grattant la terre, elles l’aèrent et éliminent la mousse qui a tendance à pousser dans l’herbe et à l’étouffer. En hiver, elles vous mâchent le travail de préparation de vos plantations ! Enfin, les fientes de ces gallinacées contiennent phosphore, potassium et calcium en plus d’une grande concentration d’azote.

Si elles sont en parcours libre, cela donnera un coup de boost à votre jardin. Sinon, ramassez les fientes et mettez-les au compost pour éviter de brûler les racines (quand on vous dit que c’est concentré en azote, on ne plaisante pas !).

La poule est un animal omnivore et elle peut consommer jusqu’à 0,4kg de déchets organiques par jour. Vous pouvez donc vous débarrasser proprement de vos restes de repas, croûtes de fromage et même restes de viande. Si vous n’avez pas de compost, vous pouvez également lui donner vos épluchures de légumes. 2 poules peuvent ainsi réduire de 20% le poids de tous les déchets produits par une famille de 4 personnes ! Si en plus vous choisissez d’élever une espèce racée ou dite « rare », vous participez à la sauvegarde de la biodiversité sans grand effort, et ça c’est cool. Presqu’autant que de les voir se dandiner et se chamailler devant vous.

Il y a néanmoins quelques recommandations à suivre pour éviter que vos poules ne deviennent un problème. La principale étant de les nourrir le matin. En effet, les poules ne mangent qu’en journée et si vous laissez de la nourriture à l’air libre toute la nuit, vous risquez d’attirer des rats. La seconde est protéger vos poules des renards, fouines ou grands oiseaux de proie. Pour cela, vous pouvez soit les enfermer dans leur cabane la nuit, soit les laisser évoluer dans un enclos grillagé de tous côtés, y compris vers le ciel.

Voici un exemple de poulailler fonctionnel trouvé dans le sud de la France.

Ici, le poulailler est composé de 2 parties : la cabane et l’enclos. L’ensemble est amovible afin de déplacer les poules toutes les semaines pour qu’elles grattent toujours de l’herbe fraiche et servent de tondeuse. La cabane est surélevée et tout est grillagé pour éviter que les animaux sauvages puissent y pénétrer.

Avec 5 poules, la famille récolte en moyenne 3 à 4 œufs par jour, de quoi faire face à l’estomac de leurs enfants !